Les gâteaux de Nanterre étaient fameux à Paris, au 19ème siècle. Leur renommée était grandement due à l'une des marchandes qui les "criaient" à Paris, au Jardin des Tuileries. Elle est devenue tout aussi célèbre. Elle chantait :
On l'appelait "la belle Madeleine". Par antiphrase, car il semblerait qu'elle ait été laide. Du moins selon certains témoignages de l'époque.
Cette tradition culinaire remonte sans doute au 16ème siècle avec les pains bénits marqués d'une croix, perpétuation des « eulogies » que l'évêque Saint Germain envoya à la fin de sa vie à sainte Geneviève, afin de lui marquer son estime.
Les eulogies étaient des pains bénits que les évêques envoyaient, soit à leurs confrères dans l'épiscopat, soit à d'autres fidèles, en signe d'union, d'estime ou d'affection.
En 448, Saint Germain, fut atteint d'une maladie mortelle. Avant d'expirer, il se souvint de sa fille bien-aimée Geneviève et chargea son archidiacre Sedulius de lui porter des eulogies.
Sedulius mit un délai d'environ trois ans avant de s'acquitter de sa commission. A son arrivée à Paris, il aperçut une foule en émoi. Il apprit que l'on s'apprêtait à faire mourir Genevièveque l'on accusait de trahison, d'hypocrisie, de visionnaire.
Il lui remit devant la foule les eulogies que lui envoyait Saint Germain. La foule se calma à ce nom, Saint Germain étant vénéré, Geneviève fut sauvée.
C'est en mémoire de ce fait, que fut introduit l'usage des pains bénits de Sainte Geneviève. Sur ces petits gâteaux on retraçait l'image de la croix.
Dès avant l'an 1200, c'était la coutume, à certains jours, de distribuer aux chanoines réguliers de sainte-Geneviève de petits gâteaux bénits avec l'empreinte de l'image de la Sainte. Cette distribution avait lieu dans la Salle des Agapes.
Le cardinal de la Rochefoucauld décida qu'à l'avenir ces eulogies seraient distribuées dans l'église. Les gâteaux de Nanterre tout chauds seront offerts aux pèlerins.
(Source : le Pélerin de Nanterre de 1885)
Le gâteau de Nanterre serait plutôt une brioche. Une
première recette de brioche paraît en 1742. D'autres suivirent.
Pierre Lacam écrivait dans son Mémorial de la pâtisserie, en 1980,
qu'"autrefois, on faisait des brioches partout en France, mais il n'y avait que Paris qui faisait de la brioche avec de la levure. Ailleurs, on se servait de levain de pain.
Recette des "vrais gâteaux de Nanterre" selon Pierre Lacam :
500 grammes de farine, faire le levain avec 150 grammes de beurre, sel, 1 oeuf, lait. Faire une bonne pâte, mettre le levain. Le lendemain on les rompt, on les moule ronds ; on les fait lever. Les dorer et cuire au four chaud.
De nombreuses recettes sont actuellement publiées sur le net... Quant à savoir celle qui se rapprocherait le plus de l'originale ?