Au fil de la presse... Puteaux vu par les journaux...

Le Petit Journal Illustré

14/11/1897 : Le nouveau canon français (document retranscrit et transmis par Dominique Valentin)

Vignette Le petit Journal supplément illustré"Nous parlerons avec discrétion du nouvel engin de guerre que l'on expérimente au camp de Châlons.
C'est un canon qui repose en ce moment sous une tente bien gardée.
Des officiers de choix en démontrent la manoeuvre à des sous officiers d'élite, et l'on voit sur la figure de ces braves gens quand ils regagnent le rang une véritable joie de patriotique.
Tout ce que l'on peut dire maintenant, c'est que ce canon léger, à longue portée, à recul très minime, peut fournir facilement un tir à dix coups à la minute.
En donner une description serait commettre un crime contre la patrie ; mais il est bon, croyons nous, au moment où les Allemands font si grand bruit de leur nouvel armement, de rappeler au peuple de France que l'on se s'endort pas non plus chez nous."

Pour rappel : Le canon de 75 fût l'invention du commandant Deport des ateliers de Puteaux. Nous y reviendrons dans un prochain article.

14/08/1898: Triple électrocution à Puteaux (document retranscrit et transmis par François Texier)

Vignette Le petit Journal supplément illustréNotre gravure représente l’accident épouvantable qui s’est produit à Puteaux, près de Paris, dans une fabrique de caoutchouc, causant la mort de trois hommes qui ont été victimes de leur dévouement, foudroyés par des câbles électriques dont les enveloppes de gutta-percha avaient brûlé.
Un incendie s’était déclaré à l’usine, le matin avant l’heure ou le personnel prend ordinairement le travail. Or, les deux veilleurs Charbonnet et Monboisse, sortant de leur pavillon pour mettre l’usine en état et apercevant une colonne de fumée épaisse, s’avançaient vers l’entrée des ateliers pour se rendre compte de ce qui se passait, accompagnés de M. Contal, un ingénieur électricien qui passait là à ce moment.
Mais à peine avaient-ils fait quelques pas qu’ils apercevaient étendu par terre et complétement inanimé, le corps du chauffeur de l’établissement, Albert Duchenay.
Pendant que MM. Contal et Monboisse essayaient de prodiguer des soins au malheureux, Charbonnet s’avança à son tour vers le fond de l’usine pour se rendre compte de l’endroit où se trouvait le foyer de l’incendie. Presque aussitôt il tomba comme une masse, pour ne plus se relever.
Un des témoins de sa chute, un simple passant qui s’était arrêté en curieux, M. Alexis Delacour, âgé de vingt-cinq ans, se précipita pour lui porter secours et le saisit par le bras gauche. Mais aussitôt il tournoie sur lui-même, puis tombe à son tour, étendu à plat ventre en travers du corps de celui qu’il venait secourir.

03/08/1902 : Accident à la manufacture d'armes de Puteaux (document retranscrit et transmis par François Texier)

Vignette Le petit Journal supplément illustré
Un grave accident s’est produit aux ateliers militaires de Puteaux. Les élèves de seconde année de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr s’y étaient rendus sous la direction de leurs professeurs d’artillerie, qui devaient leur expliquer le fonctionnement d’une mitrailleuse actuellement en essais.
Pour leur démontrer le mécanisme de cette arme nouvelle, on exécuta des tirs avec cartouches vide. Les élèves étaient rangés autour de la pièce, lorsque tout-à-coup une détonation plus violente retentit et deux élèves s’affaissèrent sur le sol. Ils étaient gravement blessés. L’un d’eux, M. Gaynant, ayant eu la cuisse traversée et l’artère fémorale coupée. Il expira peu après. L’autre blessé, M. Aunos, est heureusement aujourd’hui hors de danger. On explique ainsi l’accident : la mitrailleuse étant en essai et tirant chaque jour un grand nombre de cartouches, quelques-unes des cartouches pleines ayant raté se sont trouvées mêlées aux cartouches vides, et c’est en les tirant une seconde fois, en vue de la démonstration qu’elles ont fait explosion.

24/08/1902 : Les faux monnayeurs de Puteaux : une émouvante arrestation (document retranscrit et transmis par Dominique Valentin)

Vignette Le petit Journal supplément illustré "C'est ne pas sans grande peine que la police vient d'arrêter un dangereux malfaiteur , Guillaume-Joseph Mauguard, dit " Raoul l'Anarchiste ". déjà condamné plusieurs fois, il menait à sa manière la lutte contre la société et l'infâme capital ; il fabriquait de la fausse monnaie. Napoléon, à tort ou à raison, a été accusé, au cours de ses luttes contre l'Europe, d'avoir fabriqué de fausses traites pour ruiner le crédit anglais, mais lui opérait en grand, et puis c'était la guerre. Mauguard - on falsifie selon, son rang - se contentait de fabriquer des pièces de 20 et de 10 francs. Parmi ses complices assez nombreux se trouvait un mouleur sur métaux, Emile Ricbourg, dont la femme aidée de Louise Zoucker, l'amie de Mauguard, avait pour mission d'écouler les pièces fausses. La police de Puteaux avait découvert le gîte des faux monnayeurs mais leur arrestation paraissant difficile, elle avait réclamé le concours de la sûreté de Paris. L'autre jour, vers midi, on guettait Mauguard que l'on savait être chez Ricbourg, il en sortit en effet avec un de ses complices ; les agents lui laissèrent faire quelque pas, puis se précipitèrent sur lui si brusquement qu'il ne put faire usage du revolver qu'il avait, ils furent moins heureux avec son complice qui tira sur eux trois coups de revolver et s'échappa finalement, grâce à la malencontreuse intervention de la foule.
Celle-ci entendant en effet Mauguard crier :" Vive l'anarchie ! A bas les flics ! " crut à une arrestation politique et se rua sur les agents, qui ne parvinrent qu'à grand' peine à garder un de leurs prisonniers.
Les autres faux monnayeurs ont été pris sans trop de difficultés."

25/02/1923 : Un emménagement monstre (document retranscrit et transmis par Dominique Valentin)

Vignette Le petit Journal supplément illustré
"Il ne suffit pas de se lamenter contre la crise des loyers : il faut agir. C'est ce qu'a fort heureusement compris la ville industrielle de Puteaux, aux portes de Paris. Sur un côteau qui longe la eine, son Office Communal a construit un premier groupe d'habitations à bon marché. Ces maisons sont saines, claires, et conformes à toutes les règles de l'hygiène moderne. Deux autres groupes seront bientôt édifiés sur les mêmes plans. Mais, dés à présent, les nouveaux locataires sont venus prendre possession des logements disponibles et ce fut un spectacle peu banal que celui des 145 familles comprenant en tout 724 personnes, apportant leurs meubles toutes ensemble et chacune à sa façon."