Personnages

Monseigneur Jean Baptiste François Pompallier par Dominique Valentin

En faisant des recherches sur Mgr Jean Armand Lamaze, un de mes cousins germains éloignés au 3ème degré..., j'ai pu parcourir de nombreaux documents sur Mgr Pompallier, mariste comme Mgr Jean Armand Lamaze. Je me suis rappelé qu'il était décédé à Puteaux, qu'il y avait été inhumé, puis exhumé, pour être rapatrié en Nouvelle-Zélande en 2002. "Mariste", "Puteaux" : pourquoi ne pas écrire quelques lignes à son sujet... ?




Monseigneur Jean Baptiste François Pompallier,
Premier évêque de Nouvelle-Zélande
(1801 - 1871)
(Bishop Pompallier by Tito Marzocchi, 1848.
Image © Auckland Catholic Diocesan Archive)

Jean Baptiste François Pompallier est né le 20 frimaire de l'an X de notre calendrier révolutionnaire, c'est-à-dire, selon notre calendrier grégorien, le 11 décembre 1801 à Lyon, dans la paroisse de Saint Louis. Dont acte.
Ses parents, Pierre Pompallier et son épouse Françoise Pompallier étaient aisés.
Orphelin de père très jeune, (son père décèda le 30 août 1802, huit mois après sa naissance), sa mère se remaria à Monsieur Jean-Marie Solichon, fabricant de soiries à Lyon. La famille s'installa en 1816 à Vourles (Rhône, à proximité de Lyon).

Jean Baptiste François Pompallier eut une excellente éducation et fut un bon élève. Plus tard, il se révèla bon prédicateur et conversait sans difficulté en anglais.

Il est dit qu'il travailla auprès de son beau-père dans le commerce de la soie, puis qu'il devint officier de dragons avant d'embrasser la vie ecclésiastique ?

Il est décédé le 21 décembre 1871, dont acte p1 et p2 à Puteaux, au 14 rue des Pavillons. En son domicile, ou plutôt en celui de sa nièce, Françoise Lucie Pompallier, qui l'avait recueilli. Elle était mariée à Antoine Aunier, pharmacien.




Tombe de Mgr Jean Baptiste François Pompallier
Ancien cimetière de Puteaux
Photos de Alain Dubrana

Son parcours en religion:

Son blason



que l'on retrouve sur un timbre de Wallis et Futuna. Nous n'avons pas retrouvé sa devise. Peut-être n'y en a t-il pas ?



Quant à la description de ses "armes", elles sont incomplètes :
"De... au pont à 3 arches d'argent sur des flots de..., sommé d'un oiselet de... contourné et accosté de 2 gerbes de ...; le tout surmonté d'un croissant de... au milieu du chef, supportant le monogramme couronné et rayonnant de la Vierge de...".
(source : Armorial des prélats français du XIXème siècle, 1906).

Chronologie succincte

DATE AGE EVENEMENTS
1826 24 Entré au séminaire de Saint-Irénée à Lyon
10/06/1827 25 Reçu la tonsure
13/06/1829 27 Ordonné prêtre par l'archevêque De Pins à Lyon
13/05/1836 34 Nommé Vicaire Apostolique de l'Océanie Occidentale et Evêque titulaire de Maronée
30/06/1836 34 Ordonné Evêque titulaire de Maronée dans l’église de l’Immaculée Conception, église des capucins à Rome
13/01/1838 36 1ère messe en Nouvelle-Zélande
1842 40 Nommé Vicaire Apostolique de la Nouvelle-Zélande
20/06/1848 46 Nommé Evêque de Auckland (Il en fut le premier évêque)
19/04/1869 67 Se démit de ses responsabilités d'Evêque d'Auckland
19/04/1869 67 Nommé Archevêque in partibus d'Amasie (in partibus : Évêque titulaire qui n'a pas de diocèse propre à gouverner et qui est titulaire d'un ancien siège épiscopal).
21/12/1871 70 Décèda à Puteaux

Au 19ème siècle, la lutte entre missionnaires protestants et catholiques est rude dans le Pacifique. Pour combattre la progression du protestantisme (qui s'expliquait par l'ampleur qu'y prenait la domination britannique), le pape chargea le J.B. Pompalier de l'évangélisation du Pacifique Sud. Le vicariat de l'Océanie Occidentale fut crée en 1836.
Suite à sa nomination, il embarqua avec un petit groupe de sept maristes, dont Pierre Chanel, sur le "Delphine" le 24 décembre 1836 pour les îles Wallis et Futuna, puis Sydney. Ce fut un long voyage de treize mois avec de nombreuses escales, notamment au Chili.
Une fois installé en Nouvelle-Zélande, il s'attèla à sa tâche d'évangélisation. Il apprit le maori, gagna la confiance de ses paroissiens indigènes. Il acheta un bateau le "Santa Maria" pour sillonner son immence diocèse.
En quelques années, il arriva à évangéliser le pays en asseyant le catholicisme sur les traditions maoristes.

Malheureusement d'une part le père Chanel (1er martyr d'Océanie, béatifié le 16 novembre 1889 par Léon XIII, canonisé le 13 juin 1954 par Pie XII) est assassiné (nous y reviendrons ultérieurement), d'autre part des tensions entre Mgr Pompallier et certains maristes et pas des moindres (le père Colin) s'élevèrent. Il lui était reproché de vouloir en faire trop, avec si peu et trop vite : dispersions des postes et des hommes laissés sans ressources.
Un très bon pasteur, disaient certains, mais mauvais gestionnaire.
Le père Colin obtint la création de deux diocèses en 1849, celui d'Aukland dirigé par Mgr Pompallier et celui de Wellington confié à Mgr Viard.

Mgr Pompallier entreprit un voyage en France (1846-1850) pour expliquer la mission qu'il poursuivait en Nouvelle-Zélande. Il en revint après avoir fait un voyage en Terre Sainte. Est-ce-à ce moment là qu'il devint Commandeur des ordres du Saint Sépulcre et de Sainte Rose de Lima ?
Quoi qu'il en soit, Louis-Philippe lui accordât la Légion d'Honneur. Il a, en effet, été fait Chevalier de la Légion d'Honneur le 25 avril 1844 en qualité d'Evêque de Maronée (in partibus), Vicaire Apostolique de l'océanie Orientale. (Honneur qui lui fut envoyé et remis par le Capitaine Bérard, Commandant de la corvette "le Rhin"). Il semblerait qu'il n'y ait aucune mention de citation avec la croix, mais il est difficile d'avoir plus d'informations, car son dossier fut détruit dans l'incendie du Palais de l'Ordre en 1871.

Il fit une demande de naturalisation et devint sujet britannique le 17 juillet 1851.

"Brouillé" avec les maristes, en rupture avec sa hiérarchie, fatigué, il démissionna, le 19 avril 1869, de son siège d'Evêque d'Auckland.
Il fut toutefois, la même année, promu Archevêque in-partibus d'Amasie. Quant au gouvernement français, il lui alloua une petite pension de 160 livres, pour services rendus quelques années plus tôt aux colons français d'Akaroa.
Il quitta la Nouvelle Zélande et n'y revint plus de son vivant.
Il s' installa chez sa nièce, à Puteaux.

Il était moins connu en France qu'il ne l'était en Nouvelle-Zélande, pays dans lequel il avait passé trente ans de sa vie !
Raison pour laquelle les catholiques maoris, qui ne l'ont jamais oublié, ont demandé, après les JMJ de Paris en 1997, le rapatriement de sa dépouille en Nouvelle-Zélande. Il fallut insister et attendre un peu pour qu'il y soit répondu favorablement.

Cérémonies du retour

Chronologie :

(Source : la revue "La Source")

DATE EVENEMENTS
07/01/2002 Arrivée à Paris, après un passage à Rome et à Lyon, d'une délégation de 37 personnes conduites par Mgr Patrick Dunn, évêque d'Auckland et le Père Henare Tate, Vicaire épiscopal pour les Maoris
09/01/2002 Matin : exhumation à Puteaux
Après-midi : Messe, à 18 h 15, à Notre-Dame-de-Paris, présidée par le Cardinal Lustiger
10/01/2002 Retour de la délégation vers la Nouvelle-Zélande avec le corps de Mgr Pompallier
13/01/2002 A Auckland, anniversaire de la première messe en présence du coprs de Mgr Pompallier
Janv - Avril Pèlerinage à travers le pays notamment sur les nombreux sites visités par Mgr Pompallier
20-21 avril Festivités finales du retour de Mgr Pompallier à Motuti, en présence des dix évêques de Nouvelle Zélande, de délégations d'Océanie et d'une délégation française

Exhumation à Puteaux

Extrait d'un article sur le Puteaux Info n°136, p4



Messe à Paris

L'évènement fut ensuite célébré en grande pompe, en la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, le mercredi 9 janvier 2002 à 18h15, en trois langues : anglais, maori et français. Les évêques de Paris, Tahiti et Futuna étaient présents : la messe, présidée par le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, sera concélébrée par Mgr Fortunato Baldelli, nonce apostolique en France, Mgr Patrick Dunn, évêque d'Auckland et le père Jean-Yves Riocreux, alors recteur de Notre-Dame-de-Paris et aumônier des Océaniens de Paris. Une quarantaine de pélerins maoris y assistaient. Lors de ces cérémonies de retour, ils n'ont pas manqué d'entonner, dans leur langue, le cantique à la Vierge, composé par Mgr Pompallier : "Notre chant est pour toi, Marie".

Reinhumation

Il est désormais inhumé à Motuti, à côté de l'église "Hata Maria Church" (Eglise Sainte Marie) qui serait bâtie avec des éléments de l'église originelle construite du temps de Mgr Pompallier. Motuti est devenu un centre de pélerinage.