Patrimoine

La rose de Puteaux par Dominique Valentin

Applications :

Cuisine

Joseph Favre (1849- 1903) écrit sur la rose de Puteaux dans son fameux « Diction- naire universel de cuisine pratique » qu'elle est la plus prisée pour la préparation des esprits parfumés ou eaux de rose.

Une de ses recettes ci-dessous :

Recette d'Esprit de roses :

Ingrédients :
. Pétales de roses : 40 kgs
. Alcool à 85° : 25 l
. Eau commune : 15 l

Procédé :
Choisir des roses des quatre-saisons, que l'on appelle aussi « roses à la reine », « de damas », etc, (celles que l'on récolte à Puteaux sont les plus appréciées); elles doivent être cueillies par un beau soleil, et après avoir été vannées, pour enlever les culots, être mises en macération dans l'alcool pendant vingt-quatre heures; ajouter ensuite 15 l d'eau commune et distiller jusqu'à la dernière goutte, puis rectifier pour obtenir 22 l d'eau parfumée.

Cuisiner avec des pétales de roses ou de l'eau de rose est toujours d'actualité. Ces éléments parfument un aliment, une boisson, etc... et sont souvent à la base de liqueurs, de confitures, de gelées...

Pharmacie :

Gustave Planchon (1833-1900) évoque également la rose de Puteaux dans son livre « Les drogues simples d'origine végétale » :
...« les roses pâles ne sont guère employées en pharmacie que pour la préparation du sirop de roses pâles, qui est très légèrement laxatif : elles sont surtout utilisées pour la fabrication de l'eau distillée de roses.
A Paris, on n'a longtemps employé pour l'usage pharmaceutique que la Rose de Puteaux ou Rose de quatre-saisons, Rose de tous les mois qui n'est qu'une forme du R. Damascena Mill...
»
...« 5°. Roses pâles. Sous ce nom adopté par la pharmacie, viennent se ranger des espèces recherchées pour la suavité de leur parfum et les propriétés purgatives attribuées à leurs pétales. Les principales sont la Rose à cent feuilles, la rose musquée, la rose de Damas. La plus estimée aujourd'hui est une variété de la rose de Damas, nommée rose de tous les mois ou rose des quatre saisons, que l'on cultive à pleine terre, à Puteaux, près de Paris. Ce sont ces fleurs qui servent à l'extraction de l'essence de rose...
...L'eau distillée de rose ne s'emploie ordinairement que pour l'extérieur, en lotions, collyres...
...Le sirop de roses pâles se donne comme laxatif... Le sirop de roses pâles composé contient du séné et agit commepurgatif...
...Les pétales des roses odorantes servent aussi à faire des sachets parfumés, des liqueurs de table, des confits... »

Parfumerie :

Depuis l’Antiquité, la parfumerie a toujours fait un grand usage de la rose, dans les parfums dits floraux, et plus généralement dans près de la moitié des parfums féminins.
Les rosiers de Damas sont réputés pour leur fragrance délicate. On les cultive pour la production commerciale d'essence de rose utilisée en parfumerie.
L’eau de rose est connue pour son pouvoir adoucissant, en particulier pour les soins du visage et de nombreux produits de beauté utilisent de la rose, à la fois pour son parfum et son effet adoucissant. 
L'huile essentielle de rose apaise les peaux fragiles, sensibles, et matures. (C'est également un excellent sédatif nerveux.)



Portrait Joseph favreJoseph Favre est un cuisinier suisse né en 1849 à Vex (Valais) et mort en 1903 à Boulogne-sur-Seine (France). Il est surtout connu comme théoricien de la cuisine française et s'attacha à sa démocratisation.
Le 15 septembre 1877, Joseph Favre fonde le premier journal culinaire écrit par un cuisinier. Il a pour titre
La Science culinaire. Il est imprimé à Genève, il le dirigera sept ans.
C'est en 1883 que commence la parution, par fascicules, de son Dictionnaire universel de cuisine, Encyclopédie illustrée d'Hygiène alimentaire qui doit compter quatre volumes au total. Il sera édité en 1889.
Les initiatives de Favre sont à l'origine des expositions culinaires et des écoles de cuisine, car son voeu était de voir enseigner l'art culinaire dans les écoles.

François Gustave Planchon est né et décédé dans l'Hérault (1833 - 1900). En 1960, il nommé agrégé à la Faculté de médecine de Montpellier et professeur de Botanique à la Faculté des Sciences de Lausanne, où il enseigna de 1860 à 1862. Tout en poursuivant ses recherches, il continua ses études jusqu'au grade de docteur ès sciences et au diplôme de pharmacien qu'il obtint l'un et l'autre en 1864 et, la même année, il était institué agrégé à l'Ecole supérieure de pharmacie de Montpellier. Le 1er novembre 1886, il était nommé directeur de l'Ecole supérieure de pharmacie de Paris pour trois ans, par ratification du choix de ses collègues. Il exerça ses fonctions jusqu'à sa mort.
Il est surtout connu pour ses recherches sur la structure anatomique des drogues végétales.
Parmi ses publications : « Les drogues simples d'origine végétale 1895-96 (en collaboration avec E. Collin) ».