Histoire(s) de moulins

De tout temps, les hommes ont eu besoin d’écraser, de moudre.
Au paléolithique, ils écrasaient des oxydes entre deux pierres pour faire des poudres de couleurs pour se parer.
Au néolithique, ils écrasaient les graines entre une pierre plate (meule dormante) et un gros galet (main de meule) par un mouvement de va et vient pour faire des bouillies.
A l’âge de fer, l’ébauche des moulins apparaît sous la forme de deux pierres plates circulaires de 30 à 40 centimètres de diamètre assemblées en leur milieu par un axe fixé à la pierre du dessous (meule dormante ou gisante), la pierre du dessus est pourvue d’une poignée qui permet de lui communiquer un mouvement tournant (meule tournante ou volante).
Il existe d’autres moyens de moudre, d’écraser : le mortier et son pilon, la minoterie entre des cylindres…
Le développement de la consommation des céréales conduisit à agrandir les meules et la poignée, à attacher un esclave à ce manche et à le faire tourner en rond (moulin à manège). L'esclave devenant trop cher, il fut remplacé par un âne.
Au XXIème siècle, ces différentes méthodes existent toujours dans les contrées restées épargnées de notre civilisation.

Les besoins grandissant, il fallut trouver des énergies nouvelles.

L'eau :
Vers le IIème siècle avant JC, les romains inventent les moulins à eau en s'inspirant des norias.
Le vent :
Vers le XIIème siècle, les moulins à vent apparurent en France en provenance de Perse.
La marée :
La force maréemotrice ne fut employée que par quelques moulins.
La vapeur :
Les moulins disparaissent au profit des minoteries à vapeur vers 1880.

Tous les moulins sont équipés de meules de silex ou de pierres meulières en provenance par exemple de La Ferté sous Jouarre (76), d'un diamètre de 1 à 3 mètres et d'une épaisseur de 20 à 50 centimères.

• 2. La vie des moulins

Les moulins dans le système féodal (avant 1789), comme le four à pain ou le pressoir sont banaux. Ils sont la propriété du Seigneur du lieu, il est obligatoire de les utiliser.
La banalité prend fin le 4 août 1789. Les moulins seront vendus en biens nationaux.
L'âge d'or des moulins à farine se situe entre 1800 et 1860.
De 1860 à 1880, la majorité est transformée en moulins à forge, à tan, à scie, et à trèfle.
L'arrêt quasi total des moulins se produit au milieu du XXème siècle, l'utilisation de puissants moteurs électriques ou thermiques accélérant l'industrialisation.

• 3. Energie des moulins

Les moulins à eau


Moulin Joly de Colombes

Les moulins bateaux ou moulins à nef :

Ils gênent la navigation et disparaissent au milieu du XIXème siècle. Ils sont formés d'une coque et de deux roues ou de deux coques avec une roue au milieu ou une coque à roue centrale


Moulin de la Monnaie

Les moulins sur les ponts ou sur pilotis :
Ils gênent la navigation et la circulation, ils disparaissent au XVIIIème siècle au même moment que la disparition des maisons sur les ponts.

Les moulins à vent :
  . Moulins pivot ou à cage : bâtiment en bois tournant sur un axe central fixé dans     une base en pierre ou en bois. 4 ailes de 7 mètres environ entoilées comme des     voiles ou volets en bois, système Berton (vers 1845), plus efficace et plus     maniable.
  . Moulins à tour : tour en pierre. Seules la toiture et les ailes pivotent de 360° grâce     à une queue. Il y a en général deux portes pour ne pas se faire happer par les     ailes.
  . Moulins cavier : amalgame des deux précédents.

• 4. Utilisation des moulins

Les moulins ne servent pas uniquement à faire de la farine :