Histoire(s)

La Légion d'Honneur à Puteaux par François Texier

- Pierre GILBERT
le premier Putéolien à recevoir la Légion d'Honneur


La Légion d'Honneur

Des ordres avaient été créés par divers rois de France dès le Moyen-Âge. Louis XI avait fondé l’ordre de Saint-Michel en 1469, Henri III, l’ordre du Saint-Esprit en 1578. Mais c’est sans conteste l’ordre de Saint-Louis, premier ordre de Mérite fondé par Louis XIV en 1693, qui est le plus souvent cité comme étant l’ancêtre de la Légion d’honneur, non seulement en raison de la couleur de son ruban, mais aussi parce qu’il récompensait sans condition de naissance la vertu des officiers catholiques ayant servi au moins 10 ans dans les armées royales.

La Révolution aboli tous les ordres royaux de l’Ancien Régime en 1791 qui heurtaient son esprit égalitaire et ressemblaient trop à des privilèges liés à la Royauté. Les décorations militaires, ordre de Saint-Louis et Mérite militaire ne furent supprimées qu'en 1792.

Le Directoire, pour exprimer sa reconnaissance aux soldats qui s’étaient illustrés sur les champs de bataille, avait institué des "armes de récompense", sans aucunes formalités règlementaires. L’usage en fut codifié au cours de la campagne d’Egypte le 14 pluviôse an VII (2 février 1799). Un des derniers actes du Directoire fut d’instituer officiellement ces "Récompenses nationales" le 11 vendémiaire an VIII (3 octobre 1799). Mais, suite au Coup d'État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), cela ne fut pas appliqué.

La Constitution de l’an VIII (13 décembre 1799) déclare dans son article 87 "Il sera décerné des récompenses nationales aux guerriers qui auront rendu des services éclatants en combattant pour la République". Le Consulat par arrêté du 4 nivôse an VIII (25 décembre 1799) institua les Armes d’honneur afin de distinguer les soldats ayant accompli une action d’éclat. Les bénéficiaires de ces armes gravées à leur nom recevaient un complément de solde et un brevet signé de Bonaparte. Les récipiendaires furent Membres de droit de la Légion d’honneur à compter du 1° vendémiaire an XII (24 septembre 1803) et en composèrent la première promotion. Environ 2000 armes furent ainsi distribuées.

hache d'honneurplaque
Hache et plaque d'Honneur

Ces armes présentaient l’inconvénient de ne pouvoir être portées en toutes circonstances. Les Français étaient restés sensibles aux superbes décorations arborées par les militaires étrangers.

Le 29 floréal an X (19 mai 1802) est adopté par le corps législatif le projet de loi portant création et organisation de la Légion d’honneur.

L'insigne est fixé par décret le 22 messidor an XII (11 juillet 1804).

A l'origine l'ordre comprend quatre grades : légionnaire, officier, commandant, grand officier, et le 10 pluviôse an XIII (30 janvier 1805), il se voit doter d’une dignité suprême : la grande décoration nommée plus tard le grand aigle.

hache d'honneurplaque
Type 1804 / 2017

Les différents régimes jusqu'à nos jours conserveront en l'adaptant l'ordre de la Légion d’honneur et son insigne, mais toujours avec la même devise : Honneur et Patrie.

Les premières remises des aigles :
- Cérémonie dans l'église des Invalides le 28 floréal an XII (15 juillet 1804).
- Cérémonie du Camp de Boulogne, l’Empereur distribua lui-même les aigles à plus de 2000 officiers et soldats dont 12 civils, devant près de 50 000 hommes en armes le 28 thermidor an XII (16 août 1804).

Le récipiendaire lors de la cérémonie de réception dans l’ordre devait prêter serment.
La Troisième République, dans son décret du 5 septembre 1870, abolit le serment.


Légionnaire de la 1ére heure

1° vendémiaire an XII (24 septembre 1803)

"Pierre GILBERT"

fiche familiale
arbre familiale

"Sergent Pierre GILBERT "

Né le 1er avril 1776 à Puteaux - Décédé le 6 janvier 1833 à Puteaux
 Caporal le 2 mai 1890 à la création de la Garde Nationale de Puteaux.
 Soldat le 27 septembre 1792 au 64° Régiment de ligne.
 Caporal le 29 prairial an 7 (17 juin 1799).
 Sergent le 22 floréal an 8 (12 mai 1800).
 Fusil d’honneur le 28 fructidor an 10 (15 septembre 1802), reçu pour avoir pris à l’ennemi, dans une sortie faite à Capoue, d’un drapeau et d’une caisse de tambour qui furent apportés au Général Commandant la Place.

fusil
Fusil d'Honneur (1,53cm, 4.7kg, 1,92 avec baïonnette)

 Les titulaires d’Armes d’Honneur (environ 2000), Membre de droit de la Légion d’Honneur, formèrent la première promotion le 1° vendémiaire an XII (24 septembre 1803) Pierre GILBERT fut le premier Putéolien à recevoir la Légion d’Honneur.

registre matricule
Registre matricule de la 64° demi brigade d'infanterie de ligne

logo

"Dossier de la Légion d'Honneur de Pierre GILBERT "

Dossier
Procès verbale d'individualité
Etats de service
Courrier
Courrier
Serment de 1816
Courrier

serment 1804
Formule de serment type 1804

"Cérémonie du camp de Boulogne"

Le Sergent Pierre GILBERT

Membre de droit de la Légion d’Honneur le 1° vendémiaire an XII (24/07/1803).
Reçu la croix au camp de Boulogne le 16 août 1804.


Serment des légionnaires lu par Napoléon :

"Commandants, officiers, légionnaires, citoyens et soldats, vous jurez sur votre honneur de vous dévouer au service de l'Empire et à la conservation de son territoire dans son intégrité, à la défense de l'Empereur, des lois de la République et des propriétés qu'elles ont consacrées, de combattre par tous les moyens que la justice, la raison et les lois autorisent, toute entreprise qui tendrait à rétablir le régime féodal. Vous jurez de concourir de tout votre pouvoir au maintien de la liberté et de l'égalité, bases premières de nos constitutions".

L'Empereur ajoute : "Vous le jurez" ; les hommes répondent d'un seul élan "nous le jurons".

serment 1804
Remise le la Légion d'Honneur à 2000 soldats par NAPOLEON
le 16 août 1804 au Camp de Boulogne

serment 1804
NAPOLEON au camp de Boulogne

serment 1804
NAPOLEON au camp de Boulogne

amis de la République
Volontaires Parisiens - Bataillon des Amis de la République

Documentation:
Archives Municipale de Puteaux
Archives Départemental des Haute de Seine
Archives de la Légion d'Honneur
Mémoire des Hommes
Gallica

Recherches Claude JACIR
Recherches et réalisations François TEXIER