Patrimoine

Le cinéma et Puteaux par Alain Dubrana

Les premières projections

Il était nécessaire d'avoir une salle pour projeter des films. Ce problème s'est posé aux frères Lumière pour leur première projection publique (les projections privées de 1895 ont eu lieu pour la première fois dans les locaux de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale).    
Les grandes salles de spectacles parisiennes ayant donné une réponse négative, la première projection publique a eu lieu le 28 décembre 1895 dans le salon indien du Grand Café, boulevard des Capucines. Pour 1 franc de l'époque, on pouvait visionner 10 titres :

Affiche du premier spectacle

Affiche du premier spectacle
(Wikipedia)

Billet d'entrée

Billet d'entrée
(Wikipedia)
  • La sortie de l'usine Lumière à Lyon
  • La voltige
  • La pêche aux poissons rouges
  • Le débarquement du congrès de photographie à Lyon
  • Les forgerons
  • Le jardinier
  • Le repas de bébé
  • Le saut à la couverture
  • La place des cor delier à Lyon
  • Baignade à la mer

La recherche de lieux prestigieux pour les projections va générer un incident grave qui renforce la mauvaise réputation de cet art. Le 4 mai 1897, un incendie se déclare lors d'une projection au Bazar de la Charité en faisant de nombreuses victimes pour la plupart de la haute société parisienne.

Les lieux de projection

Dans tout le pays, il y eut des projections dans des salles, souvent inadaptées, pouvant contenir un nombre conséquent de personnes. Cela va des salles de concert aux débits de boisson en passant par les salles de bal et aux théâtres des villes moyennes.

Très vite, dans les grandes villes, des salles spécialisées ont vu le jour :
- 25 janvier 1896 : 1ère salle à Lyon,
- 18 février 1896 : 1ère salle à Bordeaux,
- ... .

La plus ancienne salle de cinéma du monde toujours en activité est celle de la ville d'Aniche (Nord) qui a été ouverte au public le 5 novembre 1905.
A Paris, le cinéma du Panthéon ouvert au public en février 1907 est la seule salle, survivante des anciennes salles, toujours en activité.

Dans les campagnes, pour atteindre un plus grand nombre de spectateurs, la société de Dion  a  construit des véhicules spécialisés qui allaient de village en village.

Véhicule Société Dion

Véhicule société de Dion (sise à Puteaux)

Ce système a disparu dans les année 1930 après la construction de salles plus ou moins spécialisées dans presque toutes les agglomérations.

A partir des années 1960, conséquence d'une motorisation poussée de la population, on commence  à trouver un regroupement de salles dans les villes (complexes et multiplex). On assiste à la fermeture des petites salles. La campagne, privée de ce spectacle voit renaitre le système ancien du « camion cinéma » sous le vocable « ciné mobile ».

Camion déployé de la société Toutenkamion

Camion déployé (société Toutenkamion)

Les salles de projections de Puteaux

Le Casino :
On peut penser que, dés le début, de nombreuses projections ont eu lieu à Puteaux.
On ne garde en mémoire que celui  de la premiére séance au Casino en 1905.
Le Casino est une ancienne salle de spectacles construite en 1895, rue Gehrard.

Le Casino

Carte postale
(www.delcampe.net)

Le bâtiment existe toujours et est occupé par une société travaillant dans la photographie et l'évènementiel.

L'Eden (Lido ?) :
Il était situé au 35 de la rue Eichemberger. Des restes de sa structure sont actuellement occupés par des magasins.

Publicité pour des spectacles de 1930

Publicité pour des spectacles de 1930
(Source : Archives Municipales Puteaux)

Une soirée théâtrale tous 15 jours, de nombreuses journées de projection pour deux salles, on peut dire que l'offre de spectacle est importante. Il semblerait que les deux salles auraient appartenu à la même famille.

Le Central :
Le central, était situé à l'emplacement de l'actuel Palais de la Culture, à l'angle de la  rue Voilin et de la rue Chantecoq. Cette construction en béton  fut édifiée  la même année (1934) que l'église Sainte Mathilde. Il ferme en 1973.

Confidence d'une putéolienne :
"J'étais ouvreuse au cinéma (le Central) dans les années 1950. Les séances se succédaient dans un intervalle très court. La séance était partagée en deux parties, les actualités suivies d'un documentaire et ensuite le film. Un entracte séparait les deux parties.
Pendant l'entracte, il y avait des animations (petit spectacle "de rue", chanteurs, gymnastes....). Un certain nombre de spectateurs utilisait le bar qui se trouvait au premier étage, les "bouchons de champagne" connaissaient un grand succès. Les ouvreuses vendaient des friandises et des esquimaux.
Entre deux séances consécutives, les ouvreuses donnaient un air de propreté à la salle.
Les ouvreuses n'étaient pas rémunérées par l'exploitant de la salle, elles ne travaillaient qu'aux "pourboires", que les six ouvreuses se partageaient équitablement, et elles touchaient un pourcentage sur la vente des friandises. Pour éviter les contestations, nous avions des vêtements sans poche, seulement une bourse au poignet. 
Le cinéma avait un rez de chaussée et un étage, le même film passait toute la semaine.
C'était un travail contraignant mais agréable"
.

Le Rex :
Le Rex était situé 142 avenue du Président Wilson. Le bâtiment est actuellement utilisé par un garage automobile, il disparaîtra lors de l'aménagement du quartier des Bergères.

Façaide du Rex
Façade du Rex

Salle du Rex
Salle du Rex

(Source : http://archives.hauts-de-seine.net)

Films à l'affiche en novembre 1953

Les films à l'affiche en novembre 1953
(Archives Municipales Puteaux)
Le Central, nouvelle génération :
Le Central (nouvelle génération) est une construction d'initiative municipale. Il  est intégré à l'ensemble immobilier de la médiathéque (rue de la République) et forme un ensemble culturel d'excellente qualité. C'est un complexe de deux salles proposant un total de 478 places.
C'est un système très moderne qui utilise les derniéres technologies de projection, y compris la diffusion en numérique. On peut également assister à des projection « théâtre-cinéma ».
Il a été inauguré le 17 février 2009.



Le Central

Les salles de projections de La Défense

En 1980, le centre commercial des Quatre Temps fut inauguré.
il comportait alors un pôle loisir comprenant une discothéque et  un multiplex de 9 salles appelé "Cinéma des Quatre Temps". Il appartenait à l'UGC. La discothéque ferma, le multiplex devint très vite obsolète.
En 2006, le multiplex initial est abandonné  et, "UGC Ciné Cité La Défense", multiplex de 16 salles, est inauguré.  Ce complexe s'est installé à l'emplacement du « Musée de l'automobile » et d'un ancien cinéma IMAX situé sous le dôme fermé en 2001.
"UGC Ciné Cité La Défense" propose 3600 places. Plusieurs salles permettent les projections en 3D.

Entrée de UGC ciné cité La Défense

Entrée de "UGC ciné cité La Défense"
(Source : http://www.salles-cinema.com)


Le "Dôme IMAX" est un ancien cinéma qui utilisait une technique particulière de projection sur écran géant (IMAX=image maximum).
Le Dôme de La Defense utilisait une projection sur 180°.
Le nombre réduit de films, la concurrence de La Géode (au parc de la Vilette à Paris) autant de raisons qui ont créé des difficultés d'exploitation et nécessité en 2000 sa fermeture.
Il n'existe que 6 salles de ce genre en France.

Cinéma Dôme Imax

Cinéma Dôme Imax
(Source : http://www.insecula.com)